Accéder au contenu principal

Xplornet est devenu Xplore en septembre 2022. Consultez cet article pour en savoir plus.

La famille est le principe essentiel qui guide les actions du docteur Bryan Walls, autant dans sa vie personnelle que professionnelle. D’ailleurs, lui et sa femme Anna sont parents de 5 enfants et 11 petits-enfants.

Depuis son enfance, ses héros sont ses parents — Cliff et Laverda —, ainsi que son parrain, son oncle Earl, un ancien boxeur poids lourd qui a été troisième au classement mondial.

« Ils m’ont tous enseigné l’importance de persévérer », a-t-il mentionné.

Il considère sa tante Stella comme la « griotte » de la famille, c’est-à-dire celle qui transmet les traditions orales de ses ancêtres. Un jour, elle lui a raconté toute l’histoire derrière le domaine familial où elle habitait.

« Je me rappelle les frissons que j’ai ressentis alors qu’elle m’a raconté comment mes ancêtres ont fui les États-Unis en se cachant le jour et en se faufilant dans les bois la nuit, comment ils s’abreuvaient en recueillant l’eau accumulée dans les empreintes du bétail dans le sol, bref tout ce qu’ils ont traversé pour obtenir leur liberté au Canada », a expliqué le docteur Walls.

Ce fameux domaine familial abrite dorénavant un musée dédié au « chemin de fer » clandestin, ainsi que le site historique John Freeman Walls.

« Dans les années 1980, le gouvernement fédéral s’est montré très intéressé par l’histoire entourant notre propriété, a déclaré le docteur Walls. Elle a ainsi été désignée comme site historique en 1985, et le gouvernement a installé une plaque commémorative pour officialiser le tout ».

Plus précisément, cette plaque raconte l’incroyable parcours de John Freeman Walls, l’arrière-arrière-grand-père du docteur Walls.

John Walls et Daniel Walls sont nés le même jour en 1813, et ont grandi ensemble — toutefois, une importante différence les séparait : John était un esclave, tandis que Daniel était le fils de son propriétaire.

« Heureusement, Daniel était ouvert d’esprit et n’a jamais traité John comme une personne inférieure », selon le docteur Walls.

La mère de Daniel est décédée durant son accouchement, ce qui fait que c’est la mère de John, une femme nommée Jubal, qui les a élevés tous les deux. Ils ont donc grandi comme des frères.

« Daniel est lui-même décédé dans la mi-trentaine. Avant son décès, il a demandé à John de s’occuper de sa femme et de ses quatre enfants, puisqu’il était si proche de lui », a ajouté le docteur Walls.

John a tenu sa promesse, et lui et Jane, la veuve de Daniel, sont tombés en amour. Cependant, ils savaient bien qu’ils ne pouvaient pas rester en Caroline du Nord, alors avec l’aide des quakers, ils ont fui vers le Canada en passant par le « chemin de fer clandestin ».

« Mon arrière-arrière-grand-père était de pure descendance africaine, tandis que Jane avait des ancêtres irlandais et écossais, a expliqué le docteur Walls. Puisque tout mariage aurait été impossible où ils étaient, ils ont risqué leur vie pour se réfugier au Canada. »

Ils se sont établis dans le canton de Maidstone — qui est devenu plus tard la municipalité de Lakeshore en Ontario — et ont acheté une propriété de 20 acres d’une société d’entraide qui revendait des lopins de terre à bas prix aux Afro-Américains qui se réfugiaient au Canada.

Ce ne fut pas toutefois la fin de leur histoire. Une fois bien installés au Canada, ils ont établi un terminus pour le chemin de fer clandestin afin d’aider d’autres familles à la recherche de liberté.

« Des douzaines de réfugiés sont passés par leur terminus, et plus de 70 familles se sont établies à proximité de leur domaine. La maison où ils habitaient est devenue la première église pour cette communauté », a ajouté le docteur Walls.

John a légué sa propriété à ses fils, puis c’est Martha, la mère de sa tante Stella, qui en a pris possession. Lorsque le docteur Walls s’est porté acquéreur en 1976, c’était dans l’intention de commémorer son épopée familiale pour inspirer et instruire les générations à venir.

« Ce fut un tournant majeur pour moi, selon le docteur Walls. C’est à ce moment que j’ai ressenti une intense connexion spirituelle qui a donné un sens à ma vie. En effet, j’ai réalisé que le chemin de fer clandestin était le premier mouvement de libération à grande échelle. Pour la première fois, des Noirs et des Blancs collaboraient pour la liberté, la justice et pour atteindre un but commun. Je me suis dit que nous étions tout aussi déterminés qu’eux. »

Le docteur Walls et le reste de sa famille ont graduellement ajouté à leur propriété d’autres bâtiments qui avaient des liens avec le chemin de fer clandestin pour créer un site à valeur historique.

On retrouve donc maintenant huit structures sur ce site. Les visiteurs qui s’y rendent sont guidés sur la propriété par le docteur Walls et sa femme, Anna.

« On leur explique qu’il ne s’agit pas véritablement d’un chemin de fer; c’est une métaphore pour le réseau clandestin qui alliait des personnes de bonne volonté de diverses origines et croyances travaillant en harmonie pour la liberté et la justice », a expliqué le docteur Walls.

Le musée et le site historique sont accessibles au public six mois par année, de mai à octobre.

Les groupes scolaires viennent au printemps, et les touristes durant l’été.

L’une des visiteuses les plus assidues fut la célèbre Rosa Parks. Elle revenait tous les ans pendant 14 ans pour guider ses étudiants qui participaient au programme sur la lutte des droits civils et la philosophie de révolution non violente prônée par le docteur Martin Luther King Jr.

« Lorsque j’étais à l’école, on m’a dit que Dieu envoyait parfois des anges sur Terre sous forme humaine pour inspirer les gens et influencer le cours de l’histoire; je crois que cette description correspond exactement à Rosa Parks, selon le docteur Walls. Elle était habituellement réservée, mais lorsqu’elle prenait la parole, ses propos étaient si élogieux et inspirants que personne n’osait la suivre. »

On pourrait en dire tout autant du docteur Walls et de sa mission d’utiliser son histoire familiale pour promouvoir la réconciliation et le respect partagé.

« Je veux léguer quelque chose de bien tangible à mes enfants et petits-enfants, pour les inciter à continuer notre lutte tout en respectant la contribution de ceux qui les ont précédés, notamment John et Jane », a déclaré le docteur Walls.

Le docteur Walls fut le premier président de race noire du conseil étudiant de son école secondaire; les quelque 800 autres étudiants étaient tous de race blanche.

« J’ai toujours cru que j’étais tout aussi compétent que mes collègues, et que j’avais un droit inaliénable à une éducation de qualité », a-t-il précisé.

L’un de ses moments forts en tant que président étudiant fut d’accueillir le grand Louis Armstrong qui visitait son école pour inspirer les élèves.

« La réconciliation et l’amour du prochain sont des valeurs fondamentales du chemin de fer clandestin, selon le docteur Walls. Il s’agit d’un mouvement qui se perpétue jusqu’à maintenant. »

Le docteur Walls est dentiste, historien et conférencier; un spécialiste acclamé de notre diversité multiculturelle qui a traversé les États-Unis et le Canada pour des conférences à ce sujet. Son travail s’est d’ailleurs attiré plusieurs éloges prestigieux, dont l’ordre de l’Ontario et du Canada.

Il préside aussi un organisme sans but lucratif fondé en 1985 pour financer le musée et le site historique avoisinant.

Cette fondation est dirigée depuis sa résidence personnelle située dans la petite municipalité rurale de Lakeshore en Ontario.

« Nous sommes abonnés à Xplornet depuis plusieurs années », a déclaré le docteur Walls.

Leur accès Internet leur permet de mettre à jour facilement leur site web, de communiquer avec les visiteurs potentiels, et de promouvoir le livre du docteur Walls à propos de son ancêtre illustre, John Freeman Walls.

Il a même récemment participé à une conférence virtuelle sur le chemin de fer clandestin organisée par un groupe basé à Washington.

« L’Internet s’est avéré être plus qu’un simple outil; il s’agit d’un lien crucial pour moi. J’ai choisi un forfait sans limite de données, donc je n’ai pas de mauvaises surprises à la fin du mois. Et le débit offert par Xplornet est amplement suffisant pour mon usage. Je suis entièrement satisfait par leur service, et par mes interactions avec leur service technique », a-t-il ajouté.

Pour souligner l’importance de l’initiative lancée par le docteur Walls, Xplornet est devenu un commanditaire officiel du musée et site historique John Freeman Walls.

« Une fois que nous aurons terminé d’installer la connexion au musée, nous lancerons un blogue officiel et des émissions en baladodiffusion », a déclaré le docteur Walls.

Entretemps, si vous lisez l’anglais, nous vous recommandons son livre : « The Road that Led to Somewhere »; tous les profits sont versés au musée et site historique John Freeman Walls.

Vous pouvez aussi vous rendre sur leur site web au www.undergroundrailroadmuseum.org (en anglais seulement) pour une visite virtuelle du musée ou pour faire un don directement à ce site historique qui commémore les actions de John et Jane Walls pour établir un terminus du chemin de fer clandestin au Canada.